L’ETRANGER


*


Je ne serai jamais ton inconnue.

ne t’croiserai pas, en silence dans la rue.

Je ne laisserai pas ma mémoire t’effacer, 

ni nos éclats de rire se disperser.


Même si la nuit se pose sur toi, 

je demanderai toujours : pourquoi ?

Car mes yeux, eux, ne veulent pas, 

Non, mes yeux… eux, ne te croient pas. 


Tu ne seras pas un étranger. 

Rien ne m’aura été volé 

de notre chaleur partagée

de nos douceurs là, murmurées.


Même encore bercées d’amertume 

Que la peur nous ait exilé.

Une fois encore, une fois de plus, 

et peut-être une fois de trop.


Mes pensées raniment nos draps.

Ma peau se rêve près de toi,

Comme quand le piano esquissait

de tes mains le même air filé.

 

Un jour maturité vaincra

Du doute rien ne subsistera.

Un jour maturité saura

ce qu’il n’en coûte plus d’oser.  


Alors ma paume dans la tienne,

nos lignes ensemble, dans la trame, 

créeront de nouveaux lendemains,

pour continuer à tisser. 


*


Ce poème a été écrit sur une mélodie de Grand Corps Malade  : https://www.youtube.com/watch?v=J2jqGrbsXSU